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A quoi sert la comptabilité énergétique ?

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Campagne de mesures électriques et calorimétriques

A quoi sert la comptabilité énergétique ?

1. Qu'est-ce que la comptabilité énergétique ?

La comptabilité énergétique peut prendre différentes formes et soutenir de multiples objectifs ! « Meten is weten », dirait-on en Flandre ou aux Pays-Bas. C’est bien de cela dont il est question : mesurer pour savoir.

Mais savoir quoi ?

Pour nous situer dans le temps, nous avons tous une montre ou un smartphone qui nous indiquent clairement l’heure. Pour savoir si nous respectons les limitations de vitesse, nos véhicules disposent de compteurs et de tableaux de bord qui nous donnent une série d’informations dont la vitesse, le niveau de carburant, la pression des pneus, etc. A l’aide de ces outils, nous pouvons donc adapter nos comportements en fonction des signaux qui nous sont rendus : si nous sommes en retard, nous pouvons nous dépêcher. Si nous roulons trop vite, nous pouvons adapter notre vitesse. Si le carburant commence à manquer, nous pouvons faire le plein, etc.

Cependant, pouvons-nous en dire autant pour nos consommations d’énergie, nos émissions de CO2 et la productivité de nos entreprises et bâtiments ?

Ce n’est pas toujours le cas ! Pourtant, la comptabilité énergétique donne la possibilité, aux Facility Managers ou aux exploitants d’installations techniques, de vérifier le bon fonctionnement de leurs installations. Comme pour la montre ou le compteur de vitesse, l’objectif est finalement toujours le même : vérifier que nous naviguons dans la bonne direction !

2. Quelle différence entre une comptabilité énergétique et un audit énergétique ?

La comptabilité énergétique se distingue de l’audit énergétique de par son caractère dynamique et automatisé de l’analyse du bilan énergétique.

Dans un précédent article nous avons expliqué que le bilan énergétique était la première phase de l’audit énergétique et que son rôle était principalement centré sur la quantification des consommations d’énergie par usage. De cette analyse découle finalement ce que l’on appelle dans le jargon les « consommations spécifiques de références ». Elles sont l’expression du coût énergétique et du coût environnemental d’une activité, d’un usage.

Dans l’audit énergétique, cette analyse est réalisée pour une période donnée, généralement une année au cours de laquelle une analyse spécifique du ratio de consommation par unité d’activité va être étudié, soit de manière théorique, par simulation ou encore à l’aide d’outil de mesures.

Avec la comptabilité énergétique, l’objectif de base reste identique : évaluer son ratio de consommation, avec une nuance importante : la mesure continue de ce ratio et l’analyse automatisée de son évolution dans le temps.

3. La mesure et la récupération des données

Historiquement, la récupération des données de comptage s’est faite grâce à la mise en place de routine de relevés manuels. Bien que des solutions logicielles soient prévues pour valoriser ce type de méthode de collecte manuelle de données, cette approche présente plusieurs inconvénients : le relevé manuel est chronophage, il existe un risque réel d’erreur dans la collecte manuelle de données et le pas de temps analysé est généralement long.

Aujourd’hui, l’Internet des Objets, la connectivité et des logiciels de visualisation de données ont rendu possible le relevé (monitoring) automatisé. L’exploitant peut alors bénéficier d’un pas de temps plus court (allant jusqu’au quart d’heure), il peut dédier ses techniciens à d’autres tâches à plus hautes valeurs ajoutées et le risque d’erreur lié à la collecte des données est beaucoup plus faible.

Grâce à différentes technologies de comptage et de visualisation de données, l’entreprise peut disposer d’une mesure journalière, hebdomadaire ou encore semestrielle de ses ratios de consommation. L’objectif est simple : obtenir de la visibilité sur le fonctionnement de ses équipements pour catalyser des optimisations et anticiper les dérives. Un relevé continu et pertinent permet d’obtenir une vision claire sur le fonctionnement de ses équipements et plus globalement sur les performances énergétiques, environnementales et financières de son activité.

Vous souhaitez en savoir plus sur ces thématiques ? Vous souhaitez discuter des opportunités du monitoring énergétique pour votre entreprise ou votre bâtiment ? Vous pouvez entrer en contact dès à présent avec un de nos conseillers.

4. Quelles sont les étapes principales pour la mise en place d’une comptabilité énergétique ?

Le hasard fait parfois bien les choses, mais pas toujours ! En matière de gestion de projet, le hasard est l’ennemi du bien, l’ennemi du bon. En effet, combien de compteurs énergétiques ont été installés sur des tuyauteries ou encore dans des armoires électriques sans même qu’ils n’aient été raccordés à une supervision ou même relevés manuellement ?

Planifier son projet énergétique ne s’improvise pas. D’abord, il s’envisage. Ensuite, il se mûrit. Après, il se conçoit. Enfin, il se déploie.

La valorisation d’équipements monitoring énergétique est un métier à part entière et la valeur ajoutée créée par ceux-ci peut être à la fois nulle ou gigantesque. Cela dépendra principalement de la manière dont ceux-ci auront été valorisés et déployés. Visualiser vos consommations d’énergie et vos ratios énergétiques n’ont pas qu’un intérêt énergétique. Il y a là également des intérêts économiques et environnementaux. L’énergie est le reflet du fonctionnement et de l’utilisation de vos unités de production, de vos locaux techniques ou encore de vos espaces de bureau.

Alors quelles sont les étapes les plus pertinentes pour implémenter une comptabilité énergétique efficace ?

  1. Identifier vos usages significatifs et vos ratios énergétiques pertinents

Dans une logique de rationalisation du budget de monitoring, la mesure doit être prioritairement orientée vers les usages principaux. Attention, mesurer pour dire de mesurer n’a pas la moindre utilité ! Au contraire, cette démarche alourdira votre projet sans créer de valeur ajoutée supplémentaire.

  1. Définissez votre plan de mesurage

Un schéma de principe et une arborescence des points de comptage suffiront à préparer sereinement votre projet. Listez les départs, les compteurs, les transmetteurs et routeurs qui composeront votre projet de monitoring. Enfin, définissez votre architecture hardware/software.

  1. Sélectionnez vos équipements de mesurage et les technologies de transmission des données.

Il s’agit d’une étape primordiale qui constituera un point essentiel de la qualité du projet (en particulier lors de son exploitation).

  1. Placez et raccordez vos capteurs et transmetteurs

Les applications peuvent être multi techniques et induire différents corps de métier : tuyauterie, électricité, automation, etc. choisissez toujours un interlocuteur unique à même de vous fournir une solution globale garantie et clefs en main.

  1. Récupérez vos données sur une plateforme de visualisation et créez vos « dashboards »

Ce dernier point doit être directement en lien avec le premier. Il permettra de cristalliser l’ensemble du projet et de le concrétiser en créant de la valeur. Faites bien attention, les 4 premières étapes n’ont aucune valeur si cette dernière n’est pas entièrement maîtrisée !

En suivant ces différentes étapes, vous disposerez alors d’un tableau de bord fiable et pertinent. En combinant la technologie et l’expertise métier mais aussi en impliquant les collaborateurs de terrain dans le projet, votre outil de monitoring deviendra votre meilleur allié.

Si vous avez l’expérience et l’expertise technique pour mener à bien ce projet en interne, n’attendez plus. Si en revanche, vous avez besoin d’un interlocuteur dont c’est le métier, prenez contact dès à présent avec un de nos conseillers.

 

5. Que dit la loi ?

Le cahier des charges minimal pour l’installation d’une comptabilité énergétique est définit dans l’Annexe 1 de l’Arrêté du Gouvernement wallon relatif à l’octroi de subventions aux personnes de droit public et aux organismes non commerciaux pour la réalisation d’études et de travaux visant l’amélioration de la performance énergétique et l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les bâtiments (UREBA).

Quels sont les objectifs de la comptabilité énergétique

La comptabilité énergétique a pour objectif de suivre dans le temps les consommations énergétiques d’un bâtiment et d’éclairer les décisions à prendre en matière de gestion énergétique d’un bâtiment en assurant notamment :

  • La collecte, le traitement et la communication d’informations relatives aux vecteurs énergétiques consommés par système, point de consommation, service ou entité;
  • L’établissement de ratios de consommation par système, point de consommation, service ou entité;
  • Une fonction d’alerte et de contrôle des dérives en matière de consommation énergétique;
  • L’évaluation de l’impact de mesures mises en oeuvre.
Quelles sont les exigences ?

La comptabilité énergétique doit permettre :

  • La collecte, en unités physiques, des consommations d’énergies du bâtiment et leurs différents usages, par vecteur et affectation, indépendamment des prix et des tarifs;
  • La construction d’indicateurs basés, notamment, sur les consommations spécifiques;
  • Un suivi régulier de la situation dans le temps permettant une réaction rapide à toute dérive ou anomalie;
  • La prise en compte de toute variation importante dans les usages du bâtiment;
  • L’intégration de toutes les étapes de gestion de l’information : acquisition et traitement des données pertinentes, construction d’indicateurs opérationnels, communication aux personnes susceptibles de prendre des mesures, suivi continu de l’évolution. Les résultats devront notamment pouvoir être présentés sous forme d’amélioration de la performance énergétique et d’amélioration du bilan énergétique dans l’absolu.

Dans le fonctionnement d’une comptabilité énergétique, trois phases sont à distinguer :

  • le recueil des données :
    Le recueil des données doit permettre d’identifier les systèmes et les points de consommation, en distinguant le cas échéant les usages et ainsi d’obtenir une vision d’ensemble des consommations.
    Chaque système et point de consommation doit être identifié par :

    • Le vecteur énergétique utilisé;
    • L’usage de l’énergie (chauffage ou non);
    • Le mode d’approvisionnement (compteur ou stockage);
    • L’unité physique de comptage (litre, m3, kg, Wh,…);
    • Le facteur multiplicateur entre l’index et l’unité physique de comptage;
    • Le facteur de conversion pour standardiser la consommation en kWh.
  • Le traitement des données :
    Les données mesurées doivent être enregistrées et traitées de manière à :

    • Standardiser les consommations énergétiques exprimées dans une même unité d’énergie : kWh;
    • Calculer les consommations énergétiques en unité d’énergie primaire;
    • Eliminer l’influence de la rigueur climatique dans les relevés de consommation en ramenant ceux-ci à la situation climatologique de référence par la technique des degrés jours;
    • Calculer les émissions de CO2 pour une situation climatologique de référence;
    • Etablir, pour chaque système et point de consommation, des ratios de comparaison ainsi qu’un tableau de performance représentatif de l’utilisation du bâtiment. Chaque gestionnaire choisira les critères qui lui semblent les plus pertinents.
  • Interprétation et présentation des résultats :
    Pour interpréter les résultats et en tirer les conclusions opérationnelles, il est nécessaire de bien connaître le bâtiment, ses systèmes et ses usages auxquels se rapportent les points de consommation.
    Le demandeur est tenu de désigner une personne responsable de la surveillance et de l’exploitation des données.
    Avec les résultats, il doit être possible d’observer notamment, le cas échéant, les éléments suivants :

    • Les erreurs de lecture, d’encodage ou dérive subite des consommations;
    • Les problèmes de régulation;
    • La dérive progressive des consommations (manque d’entretien des équipements,…);
    • L’existence de consommations indépendantes de la rigueur climatique;
    • L’établissement d’un niveau de consommation d’énergie en année climatique normale;
    • L’établissement d’un budget de dépenses d’énergie en année climatique normale;
    • La mesure des économies obtenues par les projets mis en place.
      Les résultats doivent être présentés de façon claire (graphique, tableau,…) et de manière à pouvoir être compris et interprétés par des personnes non spécialisées.